Élan d'errance

Marielsa Niels [2025]

Photographies  Marielsa Niels

Textes   Marielsa Niels,  Anne Bationo-Tillon et Muriel Prévot-Carpentier

Collection Carnet de photographe en résidence – FR

Format  11 cm x 15,5 cm – 64 pages – 34 photographies en couleur, broché

ISBN  978-2-919077-83-0

12,00

Élan d’errance
 

L’autoroute a dessiné mon chemin, six heures durant, jusqu’en Plaine d’Estrées. Ce trajet est devenu une habitude. Au fil du parcours, je ressens une bulle confortable et protégée, un espace à soi, une transition me préparant à une période de création.

Nous sommes en janvier, la neige tombe à gros flocons dans les paysages gris que je découvre, j’erre en éveil et poursuis sur une petite route laissant apparaître à quelques centaines de mètres des pylônes électriques, de longs champs plats, l’autoroute au fond, et le train qui traverse.
Le silence feutré de la voiture est rompu à l’ouverture de la fenêtre par le bruit incessant des déplacements. Cet espace semble traversé de part en part.

À toutes les saisons je découvre ce territoire, m’enfermant sur les lignes de sa carte géographique et dérivant à l’intérieur à pied, à vélo, en train, en bus. Entre émancipation et contrainte, j’apprends à le regarder et collecte des photographies, dépassant les clichés de mes premières découvertes. Sans cesse je ressens le mouvement et ces paysages tangibles deviennent des sensations réflexives.

Au café, en soirée, dans la rue, je rencontre des habitant·es, des travailleur·euses et je les interroge sur leur notion du « travail », plus spécifiquement sur ce qui se joue intérieurement lors de leur trajets habituels.
Nous entrons ensemble dans une dynamique « dialogique » : de nos tête-à-tête se dévoilent des fragments de mots, des paroles auxquelles je réponds par la photographie et sa mise en forme (perçage, broderie, matières des sols que l’on foule, etc.).
Nous devenons ensemble une constellation de rencontres, invoquant l’apaisement, la transformation, la connexion, la pensée,… révélant ainsi des dynamiques invisibles qui tissent les liens entre territoire et « travail ».

Marielsa Niels

 
Cette résidence a été réalisée dans le cadre du dispositif la Photo bat la campagne, organisé par Diaphane, pôle photographique en Hauts-de-France en partenariat avec le ministère de la Culture, DRAC Hauts-de-France, la communauté de communes de la Plaine d’Estrées.
 

Site – Marielsa Niels